La
Libération voit disparaître les deux seuls hebdomadaires de radio :
"Les Ondes" et "Radio National". Mais très vite, un nouvel hebdomadaire
s'impose, "Radio 44", qui, comme son nom l'indique, paraît dès 1944.
Cette décennie, d'avant la prédominance de la télévision, verra la
renaissance des deux titres phares d'avant-guerre, "La Semaine
Radiophonique" et "Mon Programme" mais aussi la naissance de nouveaux
hebdomadaires comme "Radio 44" qui deviendra plus tard "Télé 7 jours"
et "Radio Cinéma" qui deviendra "Télérama".
Radio 44,
Radio 45, Radio 46... Première parution : 29 octobre
1944.
Cet hebdomadaire dont le nom change chaque année est l'organe officiel
de la radio française. Il est édité par la Sofirad, organisme d'Etat
qui gère aussi les radio périphériques comme RMC puis Europe 1 et Sud
Radio. Une présentation très détaillée des programmes des chaînes de la
RTF, avec articles et commentaires mais aussi la grille des programmes
des radios périphériques, avec une préférence pour RMC. Radio Andorre a
toujours été boycotté par cet hebdomadaire.
Radio-Cinéma.
S'appellera successivement Radio -Cinéma, Radio-Cinéma-Télévision,
Radio-Télévision-Cinéma, puis Télévision-Radio-Cinéma, ce dernier titre
donnera en contraction : Télérama. L'évolution de ce nom sera très
symbolique de la montée de la télévision dans les années 50.
il est lancé par les éditions Cerf, organe de la presse catholique. Dès
le début, il se singularise par une approche plus culturelle et pas du
tout "people" des programmes de radio puis de télévision, avec aussi
des analyses et critiques sur les films à l'affiche. Dans la première
période de son existence, la morale catholique est omniprésente dans
l'esprit de cet hebdomadaire.
Radio-Revue
Cet hebdomadaire naît également avec la Libération. Il est
d'inspiration communiste mais reste relativement factuel dans la
présentation des programmes.
Radio Liberté
Succède assez rapidement à Radio-Revue. Le parti communiste ayant
repris en main le magazine, il propose des articles et des commentaires
très critiques sur les programmes et notamment le traitement de
l'information, et prend clairement positions à gauche sans ambiguïté.
Radio Liberté ne paraîtra que durant quelques années.
La Semaine
Radiophonique
Son interruption durant la guerre lui permet de reparaître à la
Libération. Dans les années 50, il n'a pas perdu de sa popularité et
présente toujours les programmes radiophoniques avec beaucoup de
clarté. Il laisse aussi peu à peu apparaître les programmes de la
télévision naissante.
Mon Programme
Autre rescapé de l'avant-guerre, cet hebdomadaire qui avait, en son
temps, réinventé la presse radiophonique, continue tranquillement sa
vie durant les années 50, Mais il disparaîtra en 1960 lors de sa fusion
avec "la Semaine Radiophonique". L'hebdomadaire portera encore les deux
noms accolés durant plus d'un an.
Les années 60 et 70
On
s'accorde à penser que la télévision a pris le pas sur la radio à
partir de1953, lors du couronnement de la Reine d'Angleterre, dont la
cérémonie a été retransmise en Eurovision sur toutes les télés
européennes. En fait, jusqu'au début des années 60, la radio reste
encore le media favori des français par la diversité de ses programmes.
Les hebdomadaires consacrent néanmoins une place de plus en plus
importante aux programmes de télévision. Ceux qui ne suivront pas cette
évolution disparaîtront. Ce sera le cas de "Mon Programme" en 1960 et
de "la Semaine Radiophonique" en 1973.
Radio-Télévision
57 - Télé-Radio 58 - Télé 59 - Télé 7 jours
L'organe de la RTF se métamorphose à la fin des années 50 en rajoutant
le mot télévision à son titre et en consacrant une part de plus en plus
importante à ce dernier media. De Radio 56, il devient Radio-Télévision
57 puis Télé 59 pour être définitivement Télé 7 Jours en 1960. Durant
cette période, les programmes radio passeront de la moitié de la
pagination à un tiers, pour ne plus représenter qu'une page en fin de
magazine à la fin des années 60.
Télé 7 jours abandonne totalement les programmes de radio dans les
années 70 en devenant l'hebdomadaire de télévision préféré des français.
La Semaine
Radio Télé.
La mutation de la "Semaine Radiophonique" en "Semaine Radio-Télé" ne
sera pas suffisante aux yeux des nouveaux téléspectateurs. Durant les
années 60, il est l'hebdomadaire qui consacre le plus de place aux
programmes de radio, avec des photos, des articles, des reportages
consacrés aussi bien à la radio d'Etat qu'aux radios périphériques.
Mais le public préfère de plus en plus la télévision. En perte de
vitesse, cet hebdomadaire, après 40 ans d'existence, sera absorbé par
Télérama en 1976.
Télérama
En 1960, le nouveau nom est adopté à la place du titre une peu long de
"Télévision-Radio-Cinéma". Cet hebdomadaire, s'il n'est pas vraiment
grand public, a un lectorat très fidèle, qui apprécie la qualité et le
niveau de ses articles. Même si la télévision devient prioritaire dans
ses pages, il est le seul magazine né dans les années 50 à conserver
des programmes de radio détaillés.
Radio
Programme Magazine
Cette expérience originale ne durera qu'un an. Télé Magazine, né avec
la Télévision, consacrait néanmoins, chaque semaine, quelques pages aux
programmes de radio. Sa direction décide, en 1962, de créer un deuxième
magazine, consacré uniquement à la radio. Radio Programme Magazine est
né. Pour les amateurs de radio, c'est un magazine complet, avec
beaucoup de photos, de reportages mais un caractère plutôt "people". Il
ne survivra pas à l'année 62.
Des années 80 à aujourd'hui
Durant
cette période, le seul hebdomadaire qui continue imperturbablement à
parler de radio est Télérama. Quelques hebdomadaires de Télévision,
comme Télémagazine ou Télé Poche consacreront encore quelques pages aux
programmes de radio. Mais à l'aube des années 80, la télévision aura
définitivement conquis la presse hebdomadaire. Même la multiplication
des radios libres n'aura aucune incidence sur cette évolution. Quelques
tentatives d'hebdo radio auront lieu dans les années 80, mais sans
succès. En revanche, quelques mensuels s'empareront de ce créneau.
Télérama De
tous les
hebdos radio de l'après-guerre, il n'en reste qu'un. Même si la radio
est reléguée en fin de magazine, avec quelques pages sur les programmes
essentiellement du service public, et une sélection de quelques
émissions du secteur privé, Télérama reste fidèle aux auditeurs. Dans
les années 90, il publie chaque année un guide des fréquences FM, très
attendu. En 2003, le magazine se lance même dans la radio, puisque le
CSA lui accorde une autorisation d'émettre en Ondes Moyenne. Mais cela
est une autre histoire.
Autres
hebdomadaires éphémères
En province comme à Paris, quelques tentatives de radio programmes ont
été tentées pour permettre aux auditeurs de s'y retrouver parmi les
nombreuses radios locales. Ces initiatives étaient parfois le fait de
la presse locale, de certains magazines nationaux ou de bénévoles
désintéressés. Toutes ont eu une durée de vie éphémère.