Lyon
a vu naître un des premiers émetteurs français à la Doua juste avant la
première guerre mondiale. Dès 1922, comme la Tour Eiffel à Paris, il
retransmet ses premiers programmes de radiodiffusion. "Lyon La Doua"",
appellé aussi "Lyon PTT" voire même "Lyon Tramoyes" connaîtra aussi une
concurrence farouche avec une des plus importantes radios privées de
Province : "Radio Lyon". Cette station apparaît en 1924 et ne cessera
pas d'émettre jusqu'en 1944. Mais ces deux grosses radios ne seront pas
les seules à émettre dans la région Rhône-Alpes. Si l'on exepte "Radio
Dauphiné", "Radio Saint-Etienne" ou "Radio Savoie", trois stations
privées à la vie éphémère, il ne faut pas non plus oublier "Radio Alpes
Grenoble", l'autre poste d'Etat de la région.
Durant l'occupation, si "Alpes Grenoble" n'est plus qu'un relai passif
de la radio de Vichy, "Lyon PTT" reprendra quelques petits décrochages
locaux mais très limités. Seule la radio privée "Radio Lyon" poursuit
ses émissions. Elle diffuse l'émission commune réalisée par la
Fédération des Radios Privées mais aussi des émissions propres.
A la libération, l'Etat instaure un monopole qui condamne les radios
privées. La station d'Etat devient la nouvelle "Radio Lyon" et la
station privée disparaît donc définitivement. Mais les programmes
restent limités à quelques heures de décrochages par jour sur un
émetteur partagé avec la radio nationale de la RDF puis RTF et ORTF. A
Grenoble, on réactive aussi la radio d'Etat qui dépend désormais de
Lyon et qui assure des décrochages encore plus limités qu'à Lyon. Dans
la nouvelle organisation de la RTF, il est constitué des régions
radiophoniques. Lyon contrôle désormais tous les départements de la
future entité administrative "Rhône-Alpes" qui comprend donc la Savoie
et le Dauphiné, mais aussi les régions Bourgogne et Auvergne. Les
stations régionales de Lyon et Grenoble vont connaître des aléas liés
aux capacités budgétaires de la radio nationale. En 1975, FR3, la
troisième chaine de télévision, hérite des radios régionales de l'ex
ORTF. Mais les budgets restent prioritairement consacrés à la
télévision et les deux radios régionales de Lyon et Grenoble restent
encore prisonnières du carcan imposé par les décrochages des stations
nationales. Seule, une nouvelle station, lancée par l'ORTF en
1972, FIL (France Inter Lyon) bénéficie d'un émetteur attitré. Radio
France, se sent lésée par l'attribution des radios régionales à FR3 et
décide de lancer ses propres radios locales. Cette concurrence des deux
sociétés d'Etat va se traduire en Rhône-Alpes, en 1975, par la création
de deux stations temporaires concurrentes pour les sports d'hiver.
Radio France lance une station de montagne "Radio Val d'Isère", FR3
réagit et lance "FR3 Mont Blanc" à Chamonix. A partir de 1983, c'est
Radio France qui obtient enfin la reprise des radios régionales. Les
stations de la région deviennent "Radio France Lyon" et à
Grenoble, "Radio Isère". FIL poursuit sa vie en devant "FIP
Lyon". Une nouvelle radio est lancée en 1983 dans la Drôme, "Radio
Drôme" qui deviendra "Radio France Drôme". Pour les Jeux Olympiques
d'Albertville, Radio France lance une cinquième radio dans la région en
1988, "Radio France Savoie".
Mais désormais, il faut aussi compter sur la concurrence du secteur
privé qui est à nouveau autorisé.
Les
radios libres ont
fleuri dans toute la région et particulièrement dans les grandes villes
où les stations se chevauchent sur des fréquences limitées. Lyon va
être, une fois de plus, une des villes les plus dynamiques de France en
matière radiophonique puisque quelques unes de ses stations vont avoir
un destin national. C'est à Lyon que naît, en particulier, le réseau
"Radio Nostalgie" qui va être un des premiers réseaux à se développer
partout en France et dans d'autres pays européens avant d'être contrôlé
par RMC puis NRJ. Autre réseau national né à Lyon, c'est RCF (Radios
Chrétiennes Francophones), qui a été constitué à partir de "Radio
Fourvière" la radio chrétienne de Lyon. D'autres radios lyonnaises très
populaires vont constituer des réseaux régionaux, notamment "Radio
Scoop" présente en Rhône-Alpes et en Auvergne. Certaines radios vont
être contrôlées par une même société, comme celle de "Radio Espace" qui
contrôle "Jazz Radio", réseau qui va se développer dans 25 villes de
France, "Alpes 1", un réseau sur les Alpes à cheval sur
Rhône-Alpes et PACA mais aussi le réseau "Radio Plus" né initialement à
Thollon et présent dans 73 stations de ski.
Après une forte
concentration des radios dans les années 90 et la dominance des réseaux
nationaux, quelques radios des années 80 ont traversé les décennies et
se sont imposées durablement dans le paysage radiophonique de
Rhône-Alpes. A Lyon, on peut citer "Radio Canuts", une des plus
anciennes de la ville, "Radio Pluriel", "Radio Salam", "Trait d'Union",
"Sol FM", "Judaïca", "Sun FM" ; à Grenoble, "Campus", "C'Rock Radio",
"IFM", "News FM", "Kol Hachalom", "ISA" , "Grésivaudan",
"Kaléïdoscope", "Radio Italienne de Grenoble" ; en Haute Savoie
"Perrine FM", "ODS", "Radio 74", "Radio Semnoz", "Sorgia FM" ; en
Haute-Savoie "Montagne FM", le réseau "R'..." ; dans l'Ain "FC Radio",
"Tropiques FM" ; dans l'Ardèche "Fréquence 7", "Radio des Boutières" ;
dans la Loire et à Saint-Etienne "Radio Dio", "Radio Ondaine" ; dans la
Drôme "Radio BLV", "Radio M", "Radio Méga"...
Le mouvement des
radios libres aura réveillé le service public dans les années 80
puisque la région fut dotée de 5 radios à la fin de la décennie.
Malheureusement, la concurrence des radios privées va avoir également
des conséquences mitigées : "Radio France Lyon", héritière de "Lyon
PTT" de 1922, va fermer son antenne en 1992 faute d'audience suffisante
dans une ville où le secteur privé domine largement avec une offre
diversifiée de radios musicales ou d'information. En revanche
"Radio
Isère", devenue "Radio France Isère" et "France Bleu Isère", a continué
son développement. "Radio France Savoie" est devenue "Radio France Pays
de Savoie" en couvrant les deux départements savoyards puis
"France
Bleu Pays de Savoie". "Radio France Drôme" couvre également
désormais
deux départements sous le nom de "France Bleu Drôme Ardèche".
Saint
Etienne attend toujours sa radio de service public et Lyon aimerait
retrouver la sienne.
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Les
radios des années 20 et 30 : Si "Radio Lyon", "Lyon PTT"
et "Radio Alpes-Grenoble" vont marquer durablement les ondes de la
région avant-guerre, d'autres stations vont avoir une vie plus éphémère
en Rhône-Alpes. Découvrez l'histoire de
toutes les radios de Rhône-Alpes ayant émis avant la seconde guerre
mondiale :
- 01 : Ain (21 radios)
- 07 : Ardèche (en préparation)
- 38 : Isère (en préparation)
- 42 : Loire (en préparation)
- 69 : Rhône (en préparation)
- 73 : Savoie (en préparation)
- 74 : Haute-Savoie (en préparation)
::
1944 : Le reconstruction du réseau radiophonique de la région à la
Libération. Les émetteurs de la région
sont endommagés avec la retraite des Allemands. Ce qui n'empêche pas
les FFI de s'emparer des ondes de Grenoble ou de Lyon lors de la
Libération de ces villes. La relance des stations d'Etat sera difficile
quant à la radio privée, elle ne sera plus réautorisée.