GRENOBLE
Peu
après le débarquement en Provence du 15 août 1944, Lucien Ferrand, le
secrétaire des émission du "Radio Alpes Grenoble" d'avant guerre
revient dans sa ville et avec quelques techniciens résistants, il
empêche la destruction de l'émetteur de Grenoble par les Allemands qui
se retirent. L'émetteur est installé au parc Mistral. La construction
du nouvel émetteur prévu en 1939 sur le plateau Saint Nizier a été
interrompue par la guerre et elle n'est pas reprise à la Libération.
Son matériel est utilisé pour la remise en état des stations détruites.
Le 22 août 1944, jour de la Libération de la ville, à 13h48 on peut
entendre sur les ondes de Grenoble : "Ici Grenoble Libéré !" suivi du
Chant des Allobroges, l'hymne de la Savoie. Mais pour des raisons
stratégiques le Commandement américain demande à la station de
suspendre encore ses émissions. En effet, l'armée allemande ne doit pas
savoir que Grenoble est libérée.
Ce n'est que quelques jours plus tard, le 29 août, que la station
reprend ses émissions régulières sous son nom d'avant-guerre, "Radio
Alpes Grenoble". Le second moment fort de la station sera une
allocution d'Aragon à son micro le 7 septembre 1944 : "L'intelligence
française devant l'ennemi...". Aragon y rend hommage aux intellectuels
français qui ont su résister. Le 1er octobre 1944, Radio Alpes Grenoble
est incorporée à la Radiodiffusion de la Nation Française comme toutes
les stations de province.
LYON
A Lyon, le 2 septembre 1944
les Alliés libèrent la rive gauche de la Ville et avec elle, le studio
de la radio d'Etat qui se trouve 47 Cours Gambetta. L'émetteur,
éloigné, est encore aux mains des Allemands et pour le moment toujours
actif. Alban Vistel, commandant des Mouvements Unis de la Résistance
peut annoncer la Libération de la ville à l'antenne. Mais il faudra
attendre le 3 septembre pour que cette libération soit effective. Les
deux émetteurs lyonnais sont à l'extérieur de la ville. Celui de la
radio privée " Radio Lyon " est à Dardilly, et celui de la radio d'Etat
à Tramoyes. Le 3 septembre 1944 les Allemands détruisent les deux
émetteurs lors de leur retraite. Celui de Tramoyes est le plus durement
endommagé. Il faudra attendre quelques années avant qu'il ne retrouve
sa puissance initiale. A Dardilly, les Allemands ne parviennent pas à
mener à bien leur destruction. Au lieu d'être dynamité, le pylône de
107 mètres est simplement abattu par la section d'un de ses haubans. En
revanche le matériel est détruit à coup de marteau.
Dès le 5 septembre, un
premier reportage est enregistré en extérieur avec le discours de Yves
Farge, Commissaire de la République, à la maison des syndicats.
Le 6 septembre, deux
émetteurs construits clandestinement par la Société Française de
Radiotélégraphie peuvent être mis à la disposition du Commissaire de la
République. Un émetteur diffusera ses émissions depuis l'usine de la
SFR située dans le centre de Lyon, l'autre sera transporté à Dardilly
dans le bâtiment de l'ancienne Radio Lyon réduite au silence. Les
installations de l'ancienne radio privée, propriété de Pierre Laval,
sont immédiatement mises sous séquestre par le Commissaire de la
République. La radio privée et la radio d'Etat (ancienne Lyon PTT) sont
immédiatement réunies dans une seule entité qui sera rattachée à la
Radiodiffusion de la Nation Française. Elle prend le nom de "Radio
Lyon" sous la direction de Léon Durant. André Jarre, père de Maurice
Jarre et grand père de Jean-Michel Jarre, Ingénieur en Chef est chargé
de remettre en état l'émetteur de Dardilly.
Le 4 novembre 1944 la
Radiodiffusion Nationale peut diffuser un reportage sur la visite du
Général de Gaulle à Annecy libérée.