La
Côte d'Azur, déjà centre intellectuel, artistique et touristique, voit
naître plusieurs projets de radios privées dans les années 20. "Radio
Riviera" est la première à ouvrir le bal à Nice dès 1923, peu de temps
après Paris. Suivent "Radio Cannes" et "Radio Nice Juan-les-Pins".
Cette dernière se développera pour devenir la plus importante radio
privée de la région et prendre le nom de "Radio Côte d'Azur".
Mais l'Etat va aussi lancer ses radios en Provence-Alpes-Côte
d'Azur. Dès 1925, il crée à Marseille "Marseille PTT" qui se mutera en
"Marseille-Provence". Malgré la présence, ou à cause de la
présence, d'un radio privée populaire à Nice Juan-les-Pins, il décide
de lancer en 1936 une radio d'Etat qu'il décide d'appeler du même nom
que sa concurrente privée "Nice Côte d'Azur" qu'il contraint à changer
de nom. La station privée devient alors "Radio Méditerranée".
Durant l'occupation, Marseille devient un important centre de création
radiophonique même si son émetteur n'est plus qu'un réémetteur passif
de la nouvelle radio de Vichy. La plupart des services artistiques de
la radio, qui avaient fuit Paris, sont regroupés à Marseille et le
studio fournit les productions à la Radio Nationale de Vichy. A Nice,
la radio d'Etat a aussi cessé ses émissions locales, mais la station
privée "Radio Méditerranée", continue les siennes. C'est en 1943, que
la France de Pétain, l'Italie fasciste et l'Allemagne nazie décident de
lancer sur les ondes une nouvelle station périphérique avec la
bienveillance de la Principauté de Monaco : "Radio Monte-Carlo". On
pouvait rêver mieux pour se pencher sur le berceau. C'est Radio
Méditerranée qui cède son émetteur à Radio Monte-Carlo. La station, qui
doit devenir une station de propagande, va bénéficier de la lenteur de
l'administration, de la résistance passive des personnels français et
surtout de la précipitation des événements et ne diffusera jamais de
propagande mais un programme de variété plutôt neutre.
A la Libération, les trois émetteurs de la région sont tous détruits
par les Allemands avant leur départ. Le nouveau monopole de la RDF puis
de la RTF et ORTF interdit la radio privée. De nouveaux émetteurs sont
mis en service et les deux radios d'Etat sont réactivée sous le nom de
"Radio Marseille" et "Radio Nice". Le nouveau gouvernement français
récupère l'ensemble des actions de "Radio Monte-Carlo" par le biais de
la SOFIRAD, société qui gère désormais la troisième radio périphérique
française, "Radio Monte-Carlo" (RMC). Cette station est officiellement
une radio monégasque, qui échappe donc au monopole de la radio d'Etat.
Elle va s'imposer dans les années 50, 60 et 70 comme la radio la plus
populaire de la région où les autres radios périphériques ne sont pas
audibles et où la radio d'Etat, confrontée à des soucis budgétaires,
n'aura pas les moyens de s'imposer.
Dans
les années 70, deux
événements vont permettre le développement des radios libres sur la
Côte d'Azur avant le reste du pays. RMC obtient une dérogation au
monopole en installant un puissant émetteur OL à Roumoules sur le
territoire français et l'Italie est le premier Etat européen où le
monopole de la radio d'Etat disparait au profit du développement de
centaines de radios privées. Toutes les hauteurs situées du coté
italien de la frontière vont se doter d'émetteurs dirigés vers la Côte
d'Azur et les premières radios libres de la région vont être, en fait,
des radios périphériques, car elles émettent de l'étranger.
"Radio
Midi", "Radio Azur 102", "Radio Continentale", "RVI", "Radio K", "Radio
Mont-Blanc" vont déverser leurs émissions musicales sur la Côte. Leur
lutte contre le monopole est le seul combat politique qu'elles mènent,
car leurs émissions sont loin d'être subversives, privilégiant plutôt
le règne des Dj's. Avec les années 80, le combat pour la liberté des
ondes va être gagné et les émetteurs vont fleurir dans toute la région
de Marseille à Nice en passant par les vallées profondes des Alpes.
Devant cette nouvelle concurrence, RMC va lancer ses propres radios
thématiques en MF et l'Etat, par le biais de Radio France, va créer une
station FIP à Marseille (FIM) et une autre à Nice (FICA) et relancer,
dans les années 80, les radios régionales du Service Public en créant
"Radio France Marseille", "Radio Côte d'Azur" qui deviendra
"Radio
France Côte d'Azur" à Nice et une nouvelle station à Avignon, "Radio
Vaucluse" qui deviendra "Radio France Vaucluse". Mais RMC, comme Radio
France, vont essuyer un échec dans la région. RMC va fermer ses
stations thématiques pour des raisons budgétaires et perdre sa prédominance dans la
région. Radio France va fermer "Radio France Marseille" et se replier
en 1991 à Aix-en-Provence pour créer "Radio France Provence". A Nice
"Radio France Côte d'Azur" va aussi être condamnée en 1991 et ne pas
être remplacée pendant plus de 20 ans. Seules les stations FIP
Marseille et FIP Nice poursuivent leurs émissions dans ces deux villes.
Entre
temps, les nouvelles radios libres vont connaître des fortunes diverses
dans la région. A Marseille, le secteur associatif va créer quelques
stations historiques comme "Radio Galère", "Radio Grenouille" ou "Radio
Gazelle", à Nice, ce sont les radios commerciales, comme "Radio Baie
des Anges", qui vont dominer mais sans s'inscrire véritablement dans la
durée. Dans les Alpes, l'historique et rebelle "Radio Zinzine" va
traverser les décennies. Contrairement à Lyon d'où des réseaux
nationaux vont naître, aucun réseau ne parviendra à dépasser
véritablement les limites de la région. De 1984 à 1997, "Radio Service"
va être un des premiers réseaux de la région, va tenter une aventure en
Normandie, mais va être rachetée par le réseau NRJ pour construire
"Rire et Chansons". "L'onde Latine" va rayonner sur la région de 1991 à
1998 avant d'être reprise partiellement par RFM.
Dans les années
2000, "Alpes 1" est un réseau né à Gap dans les Hautes Alpes. Il couvre
plusieurs départements alpins mais a été racheté par un
groupe
lyonnais. "La La Radio" est l'autre réseau alpin qui possède une
dizaine de fréquences en Alpes-de-Haute-Provence et en
Hautes-Alpes."Radio Star" de Marseille s'est constituée en réseau
régional avec des fréquences dans la quasi totalité des départements de
PACA. "Vitamine" de Toulon s'impose comme réseau départemental du Var.
"Kiss FM", l'ex réseau national né à Bordeaux, n'a gardé que ses
fréquences de la Côte d'Azur et a constitué un réseau azuréen. "Radio
Zinzine" a aussi réussi à constituer un réseau sur la Provence et les
Alpes. Du coté du service public, si FIP Marseille a gardé sa
fréquence, les radios du service public s'appellent "France Bleu
Provence", "France Bleu Vaucluse" et Nice a récupéré sa radio du
service public en 2000 avec "France Bleu Azur", mais au détriment de
"FIP Nice".
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LES NOUVEAUX PROGRAMMES DE RADIO
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Le journal FR3 Alpes Provence Méditerranée - 03/09/1985 - 01min13s
Point sur les nouveaux programmes de Radio France Provence, qui émet
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