La
région Languedoc-Roussillon a été dotée, dès les années 20, de
plusieurs stations de radio privées et d'Etat.
Dès 1925, c'est le secteur privé qui ouvre la première station de la
région, "Radio Montpellier". En 1926, un viticulteur de Béziers
inaugure
sa station privée qu'il met au service de la promotion du vin. Un an
plus tard, c'est la ville de Nîmes qui ne veut pas être en reste et qui
espère que l'Etat créera dans la ville sa station régionale. Mais
l'Etat fera le choix de créer sa station à Montpellier où le secteur
privé est déjà présent. La municipalité de Nîmes lancera donc sa propre
radio, "Radio Nîmes" et l'Etat inaugurera dans la ville concurrente
"Montpellier-Languedoc".
Cette concurrence va avoir pour conséquence un affaiblissement des 4
radios. "Radio Béziers" sera rachetée par un groupe de presse qui la
transfèrera à Paris pour en faire "Radio 37" en 1937, "Radio
Montpellier" sera rachetée par "Radio Toulouse", seules "Radio
Montpellier-Languedoc" et "Radio Nîmes" poursuivront leurs existences
discrètement.
A la Libération, le monopole de la radio d'Etat s'impose ici comme
partout. La radio d'Etat, "Radio Montpellier-Languedoc", va reprendre
ses émissions, profitant de l'interdiction de sa concurrente privée
"Radio Montpellier". "Radio Nîmes" va être nationalisée et émettre en
décrochage de "Radio Montpellier-Languedoc". Une nouvelle station
d'Etat fait son apparition à Perpignan, "Radio Perpignan Roussillon"
qui rejoint aussi le mini-réseau de "Radio Montpellier-Languedoc". Les
trois radios de la région vont dépendre désormais de la nouvelle
direction régionale de la RTF basée à ... Toulouse. La RTF deviendra
ORTF puis FR3 dans les années 70. Les trois stations vont connaître des
hauts et des bas liés à la maigreur des budgets qui leur seront
alloués. Lorsque Radio France va reprendre les stations régionales de
FR3 en 1983, elles vont prendre le nom de "Radio France Hérault",
"Radio France Nîmes" et "Radio France Perpignan". En 2000, nouveau
changement de nom, elles deviennent "France Bleu Hérault", France Bleu
Gard Lozère" et "France Bleu Roussillon".
A la fin des années 70, Montpellier va être le cadre d'une expérience
de radio pirate originale. Radio Fil Bleu est lancée en 1977 par la
nouvelle opposition municipale giscardienne de la ville. La station,
dirigée par des avocats, a pour objectif avoué de poser la question du
monopole sur le terrain juridique. Elle émet au grand jour et elle est
évidemment interdite et brouillée par TDF. Elle porte plainte contre
TDF. Lors de son procès pour émission illégale, elle bénéficie d'un
non-lieu. Ce procès révèle aussi que la loi s'applique, même si elle
est en contradiction avec la Convention Européenne des droits de
l'Homme, mais que cette loi n'a prévu aucune sanction contre les
contrevenants. L'affaire Radio Fil Bleu va donc avoir pour conséquence
le vote d'un nouvel article de loi par le Parlement, instituant des
peines de prison, des amandes et la confiscation du matériel pour toute
atteinte au monopole. La loi n'étant pas rétroactive, les initiateurs
de Radio Fil Bleu ne seront donc pas inquiétés, mais les futurs
partisans de la radio libre devront désormais émettre dans la
clandestinité. Si le pouvoir giscardien était partisan du Monopole, la
loi lui permettait dorénavant de le faire respecter.
Mais le changement de majorité présidentielle en 1981 va libérer la
radio libre. Les antennes vont fleurir dans toute la région. Comme
partout, l'effervescence va faire place à la concentration et très peu
de ces stations des années 80 connaîtront l'an 2000. Quelques stations
associatives symboliques vont néanmoins marquer le paysage
radiophonique de la région.
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1944
: Le reconstruction du réseau radiophonique de la région à la
Libération. Les émetteurs de la région
n'ont pas subi tous le même sort lors de la retraite des Allemands en
1944. Mais le réseau radiophonique de la région reste à reconstruire,
cette fois sans les radios privées qui ne sont plus autorisées..