Pour faire suite au plan imaginé par le général Ferrié, la France veut se doter d'un émetteur GO (Grandes Ondes ou OL : Ondes Longues) de grande puissance éloigné de toute agglomération et des zones montagneuses. Pour le moment, le poste d'Etat "Radio Paris" émet depuis le site des Essarts-le-Roi en région parisienne. Le choix du nouvel emplacement se fait près de Bourges sur un terrain situé à Allouis dans le Cher, qui répond aux exigences précédentes et présente aussi l'avantage d'être situé proche du centre géographique de la France. En octobre 1936, le Ministre des PTT, Robert Jardillet, annonce la mise en chantier du futur "poste national" à Allouis. Le terrain est acheté par les PTT et la construction de l'émetteur est entreprise. Sa mise en service est programmée pour la fin 1938.   Après deux ans de travaux sous la direction de l'architecte Léon Azéma, les premiers essais du nouvel émetteur d'Allouis sont effectués en février 1938. Mais il faudra encore attendre pour qu'il retransmette le Poste National "Radio Paris" en Grandes Ondes en se substituant à l'ancien émetteur des Essarts-le-Roi. L'installation est composée d'un bâtiment qui abrite deux émetteurs de 250 kW et de 4 pylônes de 250 m. Le 22 juillet 1939, l'émetteur d'Allouis est officiellement mis en service pour le relai Ondes Longues de Radio Paris. Cette mise en service est encore discrète et se fait sans fanfare ni discours. Radio Paris est diffusée sur 1648 m. En septembre, à coté du Centre GO (appelé "Le National") est mis en service un centre Ondes Courtes (appelé "Le Mondial") destiné à retransmettre les émissions vers l'étranger. Il est composé de 2 émetteurs de 250 kW. L'inauguration officielle des émetteurs d'Allouis a lieu en octobre 1939, soit un mois après la déclaration de guerre à l'Allemagne. 1939. Le nouvel émetteur d'Allouis et ses 4 pylônes. 13 juin 1940 tous les émetteurs de Paris se sabordent avant l'arrivée des Allemands. Seul l'émetteur d'Allouis continue à diffuser Radio Paris ainsi que les émetteurs du Sud de la France qui relaient le même programme. Le 14 juin Paris est envahie par les Allemands, l'émetteur d'Allouis est toujours aux mains des Français. Mais en vertu de la convention d'armistice, les émissions cessent le 18 juin 1940. L'émetteur d'Allouis se trouvant en zone occupée, le 27 juillet 1940, il est remis en service par les Allemands qui l'utilisent, dans un premier temps, pour relayer le nouveau Radio Paris qu'ils contrôlent. Le 20 juillet 1941, avec l'autorisation des autorités allemandes, la radio de Vichy utilise un émetteur OC d'Allouis pour transmettre son nouveau programme "La Voix de la France" en direction des colonies. Un émetteur de brouillage de la BBC est mis en action à Allouis. A partir du 15 février 1942, l'antenne GO d'Allouis retransmet sur le 1648 m le programme de Radio Paris de 7h à 20h15. De 20h15 à 22h, un programme musical spécifique, différent de celui des OM est diffusé sur le GO. De 22h à 22h15, relai du bulletin d'information des OM. Le 9 mai 1942, la Résistance dynamite l'émetteur GO. Deux des quatre pylônes sont abattus. Les brouillages de la BBC ne seront perturbés que durant une dizaine de jours. A partir de l'été 1942, l'émetteur GO d'Allouis cesse de relayer Radio Paris et se consacre essentiellement au brouillage de la BBC sur 1500 m. 23 décembre 1942. Un émetteur OC d'Allouis sert à diffuser le poste clandestin "Radio Brazzaville II" destiné à semer le trouble auprès des auditeurs du poste gaulliste Radio Brazzaville. Ce poste laisse entendre qu'il émet du Congo. Il cessera ses émissions le 15 avril 1943. Un autre émetteur OC diffuse sur 41,26 m "La Voix du Reich" station de l'HO.NA.FU. (Hohere Nachrichten Führer). A partir de 1943, le 1648 m GO est désormais affecté au relai de la Radiodiffusion allemande (Deutche Europasender West). Avant leur retraite, les Allemands détruisent totalement l'émetteur GO d'Allouis le 17 août 1944 mais oublient l'émetteur OC. Il faudra 8 ans pour remettre en service les Grandes Ondes à Allouis. En attendant, elles seront assurées par l'émetteur de Brumath près de Strasbourg. Le 1er janvier 1945, les 2 émetteurs OC de 100 kW sont remis en service pour les émissions vers l'étranger. Deux nouveaux émetteurs OC supplémentaires sont rajoutés. L'émetteur d'Allouis au début des années 40 La même salle après les destructions des Allemands en 1944
	Ce n'est que le 19 octobre 1952 que l'émetteur GO est remis en service. D'une puissance de 250 kW et doté d'une antenne de 308 m, il diffuse la nouvelle station "Paris Inter" sur 1829 m (164 kcs) de 7h30 à minuit. Une puissance de 500 kW était prévue initialement, par jumelage de deux émetteur de 250 kW. Le manque de crédit n'a pas permis la mise en service d'un deuxième émetteur. Il faudra attendre 5 ans pour cela. Allouis est à nouveau utilisé, comme durant la seconde guerre mondiale, comme émetteur de brouillage. Suite à la crise de Suez, les émissions venues de l'Egypte de Nasser sont brouillées. Des bandes de chants arabes, passées à l'envers, servent de programme de brouillage. Le second émetteur GO de 250 kW est mis en service portant enfin la puissance totale à 500 kW. Années 50 : Visite des installations Mise en service d'un petit émetteur de 4 kW qui s'ajoute aux 4 émetteurs de 100 kW. Il est orienté vers la Grande Bretagne, l'Italie, l'Europe Centrale, l'Algérie et la Tunisie pour le relai des émissions ondes courtes de l'ORTF. 17 antennes supportées par 24 pylônes complètent le dispositif OC. Mise en service d'un troisième émetteur GO de 60 kW portant la puissance totale à 1100 kW. Les 4 émetteurs OC sont remplacés par 4 émetteurs de même puissance : 100 kW Années 60 : Le pylône unique pour les OL et les pylônes supportant les antennes OC. Mise en service d'un nouvel émetteur de 1000 kW à supervapotrons, ce qui porte la puissance totale des GO à 2100 kW. L'ancien pylône de 308 mètres est surélevé de 50 mètres alors qu'un second pylône de 350 m est érigé à quelques centaines de mètres du premier. C'est désormais TDF qui prend le relai de l'ORTF au 1er janvier 1975 pour l'exploitation des émetteurs français. Les émetteurs ondes courtes d'Allouis sont réorganisés en complémentarité de ceux d'issoudun, plus puissants, et situés à 40 km d'Allouis. Les émetteurs OC d'Allouis sont désormais consacrés aux émissions à moyenne distance (inférieure à 3000 km). Années 70 : Les deux nouveaux pylônes de 350 m Le 2 avril 1981 un nouvel émetteur à hypervapotrons de 1000 kW remplace les deux anciens de 250 kW de 1952 et 1957. L'inauguration a lieu en présence de Pierre Ribes, secrétaire d'Etat aux PTT, Jean Izard, Directeur Général de Radio France et Maurice Rémy, Président de TDF. Ce nouvel émetteur permet de substantielles économies d'énergie. Les deux centre d'Allouis et d'Issoudun sont réunis au sein d'un même Groupe d'Exploitation et de Maintenance Ondes Longues et Ondes Courtes (GEM OL/OC). La puissance des Ondes Longues passe à 2000 kW. Un nouveau plan de fréquences est adopté à Genève pour les stations GO européennes qui diffusent en dessous de 200 kHz : Elles doivent baisser leur fréquence de 200 kHz. La fréquence historique de France Inter passe donc de 164 kHz à 162 kHz, soit 1852 m OL au lieu de 1829 m.. Un contrat signé entre TDF et RFi prévoit de remplacer les 12 émetteurs OC de 100 kW d'Allouis et d'Issoudun par 15 nouveaux émetteurs de 500 kW, couplés individuellement à une antenne tournante omnidirectionnelle baptisée "Aliss". Ce programme doit être mis sur pied entre 1993 et 1997. Le contrat entre TDF et RFI est modifié. Les 15 antennes Aliss ne seront plus que 12 et seul le site d'Issoudun sera préservé à terme. Les émetteurs Ondes Courtes d'Allouis et leurs antennes sont détruits. Désormais Allouis ne s'occupe plus que des OL et Issoudun reprend toute l'activité OC.
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	Août 2010 : Photos de Stéphane MUNIER pour 100 ans de Radio
	1952 : REMISE EN SERVICE DE L'EMETTEUR D'ALLOUIS. Reconstruction et mise en service de l'émetteur d'Allouis, détruit en août 1944 par les forces allemandes lors de la seconde guerre mondiale. L'émetteur d'Allouis est un émetteur de radiodiffusion situé dans la commune d'Allouis, dans le département du Cher. En alternance avec des images des techniciens travaillant à la mise en place du nouveau pylone, images du poste émetteur, du pylone et des installations techniques.