Après l'entrevue du
Président Vincent Auriol avec Mme
Lolita Vila, épouse Puiggros, deux
fonctionnaires des PTT sont envoyés
en Andorre pour étudier la
création d'un nouvel
émetteur.
Première opposition des
autorités andorranes au projet :
L'Evêque d'Urgel, co-prince
d'Andorre, souhaite préserver le
monopole de sa station
protégée : RADIO
ANDORRE.
La SOFIRAD
est chargée de créer la
nouvelle société de
Radiodiffusion et d'exploiter la
concession de Madame Vila Puiggros.
La société ANDORRADIO est
constituée le 29 octobre
1951 à
Andorre la Vieille.
Capital : 1 000 000 F (anciens)
Le choix du nom est sans
ambiguïté : L'Etat
français marque ainsi sa
volonté de contrer la station en
place, RADIO ANDORRE.
Stanislas PUIGGROS est nommé
Président du Conseil
d'Administration de la nouvelle
société.
Les travaux démarrent en octobre
1951 : Du matériel fourni par RADIO
MONTE CARLO (autre émanation de la
Sofirad) est installé dans un
chalet appartenant à Stanislas
Puiggros.
Le 7 décembre 1951, le Conseil des
Vallées ordonne de cesser les
travaux et de démonter les
installations.
Stanislas PUIGGROS ne tient aucun compte
de cet ordre.
Les pressions et
manoeuvres du gouvernement français
sont sans effet sur les autorités
andorranes.
Durant l'été, un petit
émetteur Thomson Houston,
destiné initialement à Radio
Sarrebrück est acheté par la
Sofirad grâce à un
crédit budgétaire
alloué par le gouvernement
français.
Le 10 novembre 1952, le Conseil
Général des Vallées
publie un arrêté interdisant
toute mise en oeuvre de l'émetteur
de la Sofirad.
En décembre 1952 :
L'Assemblée Générale
du Peuple Andorran décide la mise
sous séquestre du matériel :
les scellées sont posées
avant d'être brisées sur
ordre du Viguier de France.
La France répond
à la mise sous séquestre
d'Andorradio par des tracasseries
douanières à la
frontière : Un véritable
embargo ciblé essentiellement sur
le matériel et les disques
destinés à RADIO ANDORRE est
mis en place.
La tension s'accroît entre les deux
co-prince d'Andorre, l'Evêque
d'Urgel, Mgr Ramon Iglésias et le
Président Vincent Auriol. Le 1er
juin 1953, la France décide que les
français se rendant en Andorre
devront désormais avoir un visa
d'un coût de 1000 F signé du
Viguier français. Cette
décision risque de perturber
gravement l'activité touristique et
économique de la
Principauté. De même, les
bergers andorrans ne pourront plus
accompagner leurs troupeaux dans les
vallées françaises durant la
période hivernale comme ils le
faisaient depuis des siècles.
Le 12 septembre 1953, Vincent Auriol ne
reconnaît plus le syndic élu
du Conseil des Vallées,
François CAYRAT. Le Conseil des
Vallées s'insurge contre cette
décision et le co-prince
Evêque d'Urgel obtient l'aide du
gouvernement espagnol dans son bras de fer
avec Vincent Auriol.
La station n'émet toujours pas,
mais après avoir mesuré
leurs forces respectives, les deux
co-princes vont pouvoir envisager de
véritables pourparlers.
René Coty
succède à Vincent Auriol
à la Présidence de la
République le 16 janvier 1954. Des
premiers essais purement techniques sont
effectués sur la longueur d'ondes
367 m en octobre 1954. Ils seront
aussitôt suspendus. René Coty
est moins volontaire que Vincent Auriol
sur le dossier Andorradio et des
oppositions parlementaires commencent
à se manifester avec virulence.
D'autre part, au sein même du
gouvernement, les représentants du
Parti Radical proches de la
Dépêche du Midi et de Radio
Andorre, freinent le projet qui sera
gelé jusqu'en 1958.