Situation des Radios
privées au lendemain de la seconde
guerre mondiale.
La période de l'après-guerre
est marquée par la chasse aux
collaborateurs et la confiscation de leurs
biens par l'Etat. Les journaux ayant paru
durant l'occupation après novembre
42 sont mis sous séquestre, quant
à la radiodiffusion, elle est
épurée : Les personnels
ayant participé aux
émissions sous l'occupation sont
pour la plupart chassés et
remplacés par des techniciens,
journalistes ou speakers issus de la
résistance ou ayant renoncé
à leur métier durant la
guerre.
En outre, la
libération entraîne la fin de
la radio privée en France et
institue le Monopole d'Etat de la
Radiodiffusion Française.
Reste le cas des stations
privées dont l'émetteur est
situé hors de nos frontières
mais dont les émissions sont
destinées au public français
: RADIO LUXEMBOURG qui avait cessé
ces émissions durant la guerre les
reprend avec la bénédiction
du gouvernement luxembourgeois. RADIO
MONTE CARLO qui était une
émanation de la collaboration
durant la guerre, est reprise par la
SOFIRAD (Société
Financière de Radiodiffusion) ,
société appartenant
totalement à l'Etat.
Quant à RADIO
ANDORRE, qui n'avait pas cessé
d'émettre durant la guerre, elle
est l'objet d'attaques virulentes du
gouvernement français. En effet,
son propriétaire, Jacques
Trémoulet, est accusé de
collaboration bien que sa station
exclusivement musicale ne fut jamais au
service des nazis ou de leurs
collaborateurs.
Or, cette station
étant située dans un pays
indépendant, l'ANDORRE, il n'est
pas aussi simple d'obtenir sa fermeture,
d'autant plus que RADIO ANDORRE
bénéficie de la protection
d'une haute autorité andorrane : le
Co-prince d'Andorre, l'évêque
d'Urgel.
Le gouvernement
français entreprend donc diverses
manoeuvres pour arriver à ses fins
: Condamnation à mort de Jacques
Trémoulet, brouillage des
émissions de RADIO ANDORRE,
fermeture des frontières,
etc...
Toutes ces tentatives
échouent et RADIO ANDORRE
émet toujours.