100 ans de radio
Publicité
5 Recherches sur 100 ans de Radio
Publicité
Sélection de livres

Annonces Google
Recherche sur Amazon
Sites Associées
Les Radios nationales
Les radios périphériques

Définition.

Les premières radios périphériques françaises ont émis avant même que ce terme ne soit inventé.
On peut définir une radio périphérique par un certain nombre de paramètres. Il s'agit d'une radio dont l'émetteur est situé en dehors du territoire français mais dont la couverture hertzienne touche essentiellement la France. Les studios peuvent être situés à l'étranger ou en France. Dans ce dernier cas, ils sont reliés à l'émetteur par un câble qui assure la transmission du programme. Le statut juridique de la radio périphérique est souvent de droit étranger, c'est-à-dire qu'elle a la nationalité du pays qui héberge son émetteur. A l'origine, les capitaux qui financent une radio périphérique sont des capitaux français. La radio périphérique est toujours une radio privée dont les recettes publicitaires sont en majorité recueillies sur le territoire français. C'est pour ces raisons que les radios nationales de Belgique ou de Suisse, comme la RTBF ou la TSR, bien que d'expression française, audibles sur une partie du territoire français et dont les émetteurs sont dans un pays limitrophe, n'ont jamais été qualifiées de radios périphériques, car ni leur actionnariat d'origine, ni leurs recettes publicitaires ne proviennent de France et d'autre part, elle ne sont pas de statut privé.
Les raisons qui ont suscité la création des radios périphériques en France avant la deuxième guerre mondiale sont liées à la menace d'interdiction qui planait sur les radios privées. Afin de se prémunir contre une éventuelle interdiction ou une subite nationalisation de leurs radios, les promoteurs privés français ont installé des émetteurs dans des pays limitrophes plus tolérants en matière de législation mais aussi à la fiscalité plus avantageuse. Après la deuxième guerre mondiale, le monopole d'Etat ayant été instauré, les radios privées ont été interdites d'émetteur sur le territoire français et n'ont donc subsisté que les radios périphériques dont la localisation permettait d'échapper à la réglementation française. Ce n'est qu'après 1945 que l'expression "radio périphérique" est née. Auparavant on parlait de "radio étrangère".

Les premières radios périphériques françaises.

Dès l'apparition des premières stations de radio en Europe, la France a vu se côtoyer un secteur public et un secteur privé. Dès les années 20, le secteur privé a installé des émetteurs puissants avec une couverture nationale à Paris et des émetteurs locaux mais aussi parfois nationaux en Province.

La Belgique.
Franck Ténot, dans son livre "Radios privées - Radio Pirates" (Ed Denoël 1977) fait remonter l'histoire des premières radios périphériques aux débuts des années 20 en Belgique.
Il a recensé 18 radios qui émettaient depuis la Belgique mais qui étaient captées dans de bonnes conditions des Ardennes au Nord de la France. Mais ces radios privées étaient pour la plupart des initiatives d'entrepreneurs belges et touchaient majoritairement la population de ce pays et ses annonceurs. Quelque unes ont néanmoins été contrôlées par des capitaux français et en particulier par le groupe Trémoulet (Radio Toulouse) via sa régie Radio Information : Radio Conférence Bruxelles, Radio Ardennes, Radio Liège Expérimental, Radio Châtelineau, Radio Anvers et Radio Flandres. Mais là aussi, on ne peut pas utiliser l'expression "radio périphérique" car l'essentiel de l'auditoire était situé dans les villes de Bruxelles, Liège, Anvers, Gand ou Charleroi. Seule Radio Ardennes avait un auditoire équilibré bien que peu nombreux, composé pour moitié de français et pour moitié de Belges. Une autre station qui sera contrôlée par des capitaux français pourrait aussi être considérée comme une radio périphérique, car l'essentiel de son auditoire était français et habitait l'agglomération lilloise et le département du Nord. Il s'agit de Radio Binche.

Le Luxembourg.
Comme en Belgique, le Luxembourg a vu naître une station d'expression française dès 1923. Cette station, du nom de Radio Luxembourg avait été créée par un luxembourgeois et son rayon d'émission ne dépassait guère les frontières du Grand-Duché. Là aussi, on ne pouvait donc pas encore parler de radio périphérique. Ce n'est qu'en 1933 que le principal groupe radiophonique privé français, propriétaire de Radio Paris, a décidé de transformer cette petite station luxembourgeoise en un puissant poste européen dont les antennes étaient orientées vers la France et touchaient presque la totalité de notre territoire. Il est admis que Radio Luxembourg (futur RTL) a été en 1933 le premier poste périphérique français, car lancé avec des capitaux français et vivant de la publicité des annonceurs français.

L'Andorre.
Autre petit pays frontalier où la législation pouvait permettre la création d'une radio privée, la Principauté d'Andorre a vu naître la deuxième grande radio périphérique française en 1939 : Radio Andorre. Cette station était contrôlée par le groupe Trémoulet (Radio Toulouse) et ce sont les annonceurs français qui assuraient son financement. L'Andorre verra naître d'ailleurs une seconde radio périphérique en 1958, Andorradio, devenue Radio des Vallées puis Sud Radio.

Radio-Luxembourg

Radio-Andorre

L'Angleterre.
L'Angleterre n'a jamais abrité de radio périphérique française mais la France a abrité des radios périphériques anglaises. Pour être plus exact, certaines radios privées françaises ont loué du temps d'antenne a des régies anglaises avant-guerre pour couvrir la Grande-Bretagne encadrée par le puissant monopole de la BBC. Radio Normandie, Radio Lyon, Radio Méditerranée, Le Poste Parisien et Radio Luxembourg ont toutes eu des émissions en anglais à destination de ce pays avec une prospection des annonceurs anglais. Paradoxalement, durant la deuxième guerre mondiale, ce sont les français qui étaient à leur tour à l'écoute de la radio anglaise, la BBC. L'émission "les français parlent aux français" avait, comme son nom l'indique, toutes les caractéristiques d'une radio périphérique, sauf qu'elle avait une mission bien plus stratégique que celle de récolter de la publicité. Elle a permis aux français d'entendre un autre son de cloche que celui des radios françaises contrôlées par les nazis.

Monaco.
C'est durant la seconde guerre mondiale qu'est née la troisième radio périphérique française dont le projet remontait déjà aux années 30. Radio Monte-Carlo a été créée à l'initiative des Français, des Allemands et des Italiens à destination des auditeurs du Sud de la France en 1943.

Radio Monte-Carlo

Sud radio

La Sarre.
C'est en Sarre que naît en 1955 la quatrième grande périphérique française Europe N°1. Là aussi, les capitaux sont français et les recettes publicitaires sont centralisées par la régie intégrée Régie N°1 basée à Paris.

L'Espagne.
L'Espagne a toujours laissé se développer sur son territoire des stations privées. La barrière naturelle que constituent les Pyrénées ont empêché les stations privées espagnoles de toucher le territoire français, exception faite des zones côtières. C'est sur la côte atlantique que naît en 1956 une nouvelle forme de radio périphérique : A l'initiative du groupe Trémoulet, Radio Andorre va louer du temps d'antenne sur une radio espagnole pour toucher les auditeurs français du pays basque et du littoral atlantique. Radio Atlantic (1958 - 1960) puis Radio Océan et Atlantic 2000 (1968-1975) ont été qualifiées par les historiens de "demi-périphériques" ou "mini-périphériques". D'une part, leur zone de couverture était assez localisée, d'autre part la durée des programmes était limitée car en partage avec la radio espagnole. A la fin des années 70, alors que le phénomène des radios pirates se développe en France, l'Espagne hébergera une autre radio périphérique appelée Radio Adour Navarre.

Radio Atlantic

Atlantic 2000

L'Italie.
Avant la France, l'Italie a instauré un monopole d'Etat avec la RAI depuis 1923. Impossible donc d'y installer une radio périphérique française. Néanmoins, en 1976, ce monopole de la RAI explose quelques années avant celui de Radio France dans notre pays. L'éclosion des radios libres italiennes verra naître plusieurs radios libres françaises dirigées vers Nice et la Côte d'Azur mais dont l'émetteur se trouve à la frontière italienne : Radio Continentale, Radio Azur 102, Radios K, Radio Mont-Blanc...

Nom de la station

Début
Fin

Localisation

Informations disponibles

Radio Luxembourg / RTL 
1933

Luxembourg

Radio Andorre

1939
1981

Andorre

Radio Monte-Carlo / RMC

1943

Monaco

Europe 1

1955

Sarre

Radio Atlantic

1956
1960

Espagne

Radio des Vallées / Sud Radio

1958

Andorre

Radio Océan / Atlantic 2000

1968
1975

Espagne

Radio Adour Navarre

1981
1981

Espagne

Radio Azur 102

1981
1981

Italie

Radio Continentale

1981
1988

Italie

Radio K

1981
1988

Italie

Radio Mont-Blanc

1981
1987

Italie

5pixels
Pour en savoir plus

SELECTION DE LIVRES SUR LES RADIOS PERIPHERIQUES :

SELECTION DE LIVRES SUR L'HISTOIRE DE RADIO LUXEMBOURG - RTL :

SELECTION DE LIVRES SUR L'HISTOIRE DE RADIO MONTE-CARLO - EUROPE 1 ET RADIO ANDORRE :

page précédente

Les radios d'Etat de 1922 à 1944 - Les radios privées de 1922 à 1944
Les radios périphériques - Le Service public après 1945
Les réseaux privés

page suivante

page précédente

page suivante

Webmaster : Jean-Marc Printz

CopyrightFrance