Le propriétaire de Radio Béziers, Antoine Bonnefous fait à nouveau l'objet d'une tentative de récupération de son poste par l'administration qui souhaite l'intégrer au réseau national, voir même, dans un second temps, le rayer de la carte car il entre en concurrence avec le poste d'Etat de Montpellier. Evidemment, Antoine Bonnefous s'y oppose, mais en retour, il ne recevra pas son autorisation de transfert de l'émetteur, qu'il avait demandé à l'administration des PTT.

La station est contrainte à rester modeste, avec une puissance limitée et des moyens financiers couverts uniquement par la fortune personnelle de son propriétaire. Radio Béziers ne doit son existence qu'à Antoine Bonnefous et garde ainsi une grande indépendance. Cette indépendance n'est pas toujours bien vue des pouvoirs publics, notamment lorsqu'une tribune libre est instaurée à l'antenne.

Antoine Bonnefous tente de relancer sa station qui vivote. Il arrive enfin à obtenir de l'administration une amélioration des conditions techniques, toujours soumises à autorisation. Il augmente sa puissance à 1,5 kW au lieu de 450 W. Du coté, des programmes, il apporte aussi quelques améliorations. Enfin, le plus visible c'est le changement de nom de la station qui lui donne désormais un caractère plus régional. Radio Béziers devient "Radio Midi".

Les groupes de presse nationaux sont de plus en plus tentés par la création de stations de radio. Malheureusement, l'Etat ne délivre aucune nouvelle autorisation. Cette situation qu'on connaîtra à nouveau 50 ans plus tard, oblige les groupes et les sociétés à racheter des licences existantes pour les développer et contrôler leur station. Radio Midi est très sollicitée par le nouvel homme fort de la radio en France, Marcel Bleustein (Publicis) qui dirige depuis un an la puissante Radio Cité. Mais le quotidien national Paris-Soir, dirigé par Jean Prouvost, est lui aussi intéressé par la petite station du midi. Les enchères montent et Antoine Bonnefous finit par être intéressé par une proposition faite par Paul Gémon au nom du groupe Paris-Soir.
Malheureusement, Antoine Bonnefous va se retrouver au centre d'une lutte sans merci entre Bleustein et Prouvost et les accords signés feront l'objet de contestations et de procès. Finalement les deux groupes finiront par s'entendre... au détriment d'Antoine Bonnefous qui ne peut pas lutter à armes égales avec les services juridiques de Publicis et de Paris-Soir Le fondateur de Radio Béziers - Radio Midi sera dépossédé de sa station dans des conditions peu favorables. Radio Midi arrête ses émissions le 26 juin 1936.

En 1937, Publicis et Paris-Soir ont pris le contrôle du capital de la station désormais muette mais toujours autorisée. Leur objectif est d'en faire une station commerciale rentable, pour cela, elle ne peut plus rester à Béziers. Ils obtiendront de l'administration le transfert de la station à Paris. Radio Béziers va donner naissance à la dernière grande station privée de l'avant guerre : Radio 37.

Il faudra attendre les année 80 pour que Béziers retrouve une station locale.