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1922 - 1939 : Les Pionniers de la TSF

LES GRANDES LIGNES

Les secteurs privés et d'Etat cohabitent.
Dès les premiers balbutiements de la radio au début du siècle, intérêts d'Etat et intérêts privés se côtoient tant en France que dans le monde. Après le premier conflit mondial, durant lequel la raison d'Etat et les objectifs militaires ont prévalu, la radio peut commencer son émancipation et les premiers programmes de distraction font leur apparition Outre-Atlantique et en Europe. Le secteur privé commence à se développer. Chaque pays adopte une législation différente : aux Etats-Unis, c'est le règne du privé à travers des centaines de stations, en Angleterre, c'est le monopole de la BBC qui ne laisse aucune place au secteur privé. En France, comme toujours, une législation ambiguë laisse se côtoyer un secteur privé toléré à coté de la radio d'Etat.

 

Les premières stations de radio françaises des années 20

Poste de la Tour Eiffel :

Le 6 février 1922 est retenu comme la date officielle de l'inauguration des émissions quotidiennes du Poste de la Tour Eiffel, et comme la date de naissance de la première station de radiodiffusion française. Le Poste de la Tour Eiffel avait commencé ses émissions à caractère militaire dès le début du siècle. Au lendemain de la première guerre mondiale, bien que sa tutelle ait été transférée au ministère des PTT, c'est toujours l'armée française qui en avait la maîtrise et les militaires qui le faisaient fonctionner. Peu à peu, sous l'impulsion du Général Ferrié, on y avait incorporé de la météo, des cours de la bourse et de temps à autre un concert de musique classique dans ses diffusions. Avec la naissance des premières stations de radiodiffusion à travers le monde, ce poste émetteur était le seul en France à pouvoir proposer quotidiennement des émissions de détente à destination d'un large public. Le tournant s'était produit la nuit de Noël 1921 durant laquelle Le Poste de la Tour Eiffel a commencé à proposer une grille de programme structurée de manière régulière. Le Poste de la Tour Eiffel est audible sur une grande partie du territoire français et même au-delà de nos frontières.

 

Radiola :

Quelques mois après l'inauguration du Poste de la Tour Eiffel, le secteur privé lance aussi sa première station de radio : "Radiola" en novembre 1922. Cette station appartient au grand groupe privé CSF-SFR, propriétaire entre autres de la marque de récepteurs Radiola et qui avait déjà obtenu l'exploitation du Poste de Saint-Assise par l'intermédiaire de sa filiale Radio France. Mais ce poste n'a pas une vocation "grand public". La CSF-SFR crée donc une filiale, la Compagnie Française de Radiodiffusion (CFR) et sous la direction d'Emile Girardot lance la station Radiola. La CFR transformera en 1924 Radiola en Radio Paris qui sera le fer de lance de la radio privée en France avant d'être nationalisée en 1933. Radio Paris deviendra ainsi l'ancêtre très lointaine de France-Inter. Quant à la CFR, avec les capitaux de la vente de Radio Paris à l'Etat, elle créera en 1933 hors des frontières, la puissante radio privée Radio Luxembourg qui sera, elle, l'ancêtre de RTL.

 

Les autres radios d'Etat :

Après Radio Tour Eiffel, dont l'armée a le contrôle, l'Etat français crée aussi par l'intermédiaire du ministère des PTT la station "Paris PTT" (1923) avant de constituer un réseau régional dont les studios et émetteurs se trouvent généralement à la direction régionale des PTT. Naîtront ainsi : Toulouse Pyrénées (1925), Marseille-Provence (1925), Radio PTT Nord (1927), Rennes PTT (1927), Limoges PTT (1927), Alpes-Grenoble (1927), Montpellier-Languedoc (1929), puis Strasbourg PTT (1930). Les stations militaires de Lyon La Doua (1925) et Bordeaux Lafayette (1926), après leur passage sous la tutelle du ministère des PTT, deviendront aussi des stations de radio grand public avec des programmes de distraction.

 

Les autres radios privées :

A cette époque, la radio n'est écoutée que par quelques bricoleurs passionnés par ce nouvel outil. Elle est loin de toucher le grand public, aussi, les premières stations de radiodiffusion sont généralement dues à l'initiative des constructeurs de récepteurs. En effet, pour vendre des récepteurs, il faut des auditeurs et pour avoir des auditeurs, il faut avoir des programmes.
S'inspirant de l'exemple de Radiola, Lucien Lévy, un des pionniers de la radio lance
Radio LL (1926), station émettant depuis Paris. Fernand Vitus, ingénieur propriétaire des récepteurs Vitus lance, lui, Radio Vitus (1926).
La presse quotidienne, sentant le danger d'une concurrence, se lance aussi dans la création de stations de radio. Le quotidien "le Petit Parisien" sera le premier à rentrer dans la course en créant "
Le Poste Parisien" (1924).
En province, le secteur privé se développe également avec des stations liées à divers intérêts :
Les constructeurs ou revendeurs de matériel électrique ou de TSF :
-
Radio Caen (1923)
-
Radio Lyon (1924)
-
Radio Toulouse (1925)
Les institutions locales et les instances agricoles et viticoles :
-
Radio Agen (1923)
-
Radio Montpellier (1925)
-
Radio Béziers (1925)
-
Radio Nîmes (1927)
Les Radioamateurs :
-
Radio Mont-de-Marsan (1924)
-
Radio Strasbourg (1925)
-
Radio Fécamp (1926)
Un quotidien régional :
-
Radio Sud-Ouest (1924), radio du quotidien bordelais "La Petite Gironde"
Un casino :
-
Radio Juan-les-Pins (1926), radio du Casino de la ville du même nom.

 

Les programmes.

La bande FM n'étant pas encore découverte, les stations émettent sur OM, OC ou GO, ce qui explique que les radios de province sont entendues non seulement sur tout le territoire mais également dans l'Europe entière. La puissante station privée Radio Toulouse se flatte également d'être audible dans le monde entier.
Si la technique évolue vite grâce aux inventeurs et bricoleurs divers qui se nomment entre eux "les sans filistes", les programmes ne font pas preuve d'une grande diversité et sont plutôt austères. Qu'elles soient privées ou d'Etat, les radios diffusent des conférences ennuyeuses, entrecoupées de concerts de musique classique, souvent diffusés en direct du studio appelé encore auditorium. Néanmoins, les premiers hommes de radio, généralement anciens comédiens ou artistes, inventent ce métier nouveau et sont à l'origine des premiers journaux parlés, des premiers reportages sportifs en direct, des premiers jeux, débats ou feuilletons radiophoniques et des premières publicités radiodiffusées. Bref, tout ce qui fait la radio du XXI éme siècle a été inventé par ces pionniers.

 

le développement de la radio privée dans les années 30

 

 

A l'aube des années 30, 25 stations de radiodiffusion émettent en France.
6 à Paris, 18 en province et 1 internationale.
14 privées et 11 d'Etat.
Certaines stations des années 20 ont disparu, faute de moyens ou d'enthousiasme (Radio Caen, Radio Mont-de-Marsan, ou le poste privé de Radio Strasbourg). D'autres ont été rachetées ou ont changé de nom.

 

La radio d'Etat.

La radio d'Etat est constituée de stations d'origines diverses : L'armée, les PTT, les associations d'auditeurs. En 1933, l'Etat rachète la plus puissante radio privée, Radio Paris (ex-Radiola) pour en faire sa vitrine, en concurrence avec ses autres stations Paris PTT et la Tour Eiffel. Une station de radiodiffusion internationale destinée à couvrir les colonies est inaugurée en 1931 : Le Poste Colonial qui se transformera en 1938 en Paris-Mondial.
La Radiodiffusion Nationale essaie de constituer un réseau homogène avec des émissions communes à toutes les stations. Mais on est encore loin de la future structure de l'ORTF ou de Radio France. Les stations régionales font preuve d'une grande autonomie et malgré leurs faibles moyens, elles sont un excellent outil de promotion de l'activité culturelle des grandes villes de province. Une dernière station sera créée en 1935 à Nice : Radio Nice-Côte d'Azur.

 

La radio privée.

La radio privée se structure. La CFR crée en 1933 la première radio dite "périphérique" : Radio Luxembourg (future RTL). Ses créateurs, les anciens propriétaires de Radio Paris qui craignaient que la radio privée ne soit prochainement interdite sur le territoire national obtiennent de l'Etat luxembourgeois la concession d'exploitation exclusive de la radiodiffusion au Grand Duché.
Grâce à l'émetteur GO, le plus puissant du monde, Radio Luxembourg est parfaitement audible en Europe de l'Ouest. Ses programmes résolument internationaux s'adressent à l'auditeur français, anglais et allemand dans sa langue d'origine. Chaque soirée est consacrée à un pays d'Europe différent. Ses annonceurs sont en grande partie anglais car il n'existe pas de station privée en Grande-Bretagne.

D'autres groupes privés se disputent les stations ou leurs régies publicitaires aussi bien à Paris qu'en Province.
- La Compagnie Nationale de Radiodiffusion : Marcel Bleustein, a racheté Radio LL pour en faire la puissante
Radio Cité, mais il contrôle aussi les régies publicitaires de certaines radios en région, par l'intermédiaire de sa société Publicis.
- La Radiophonie du Midi : Le puissant propriétaire de Radio Toulouse, Jacques Trémoulet contrôle aussi
Le Poste de l'Ile-de-France (ex-Radio Vitus) à Paris et d'autres stations de province comme Radio Agen, Radio Bordeaux Sud-Ouest (ex Radio Sud Ouest) ou Radio Montpellier. En 1939, craignant l'interdiction de la radio privée en France, il crée la radio périphérique Radio Andorre qui émettra durant près de 40 ans.
- Le groupe Laval : Cet homme politique contrôle Radio Lyon mais aussi Radio Nîmes.
- Le groupe Brusset : Il contrôle
Radio Méditerranée (ex Radio Juan-les-Pins) et projette la création d'un poste international à Epone qui ne verra pas le jour en raison de la guerre.
- La Société Anonyme Radio-Normandie contrôle l'ancienne Radio Fécamp, devenue
Radio Normandie.
- La compagnie Moderne de Radiodiffusion : Elle appartient au groupe de presse de Jean Prouvost (Paris-Midi et Paris-Soir) et rachète Radio Béziers en 1937, transfert son émetteur à Paris pour en faire
Radio 37.

Mais la radio privée est menacée au gré des ministres des PTT qui se succèdent. Aucune création privée nouvelle n'est autorisée, la publicité d'abord interdite est ensuite très réglementée, l'information est contrôlée. Les radios privées s'organisent et se regroupent en une "Fédération Française des Postes Privés".

 

Les programmes.

Les années 30 voient également naître des programmes plus populaires, plus distrayants, la musique légère remplace peu à peu la musique classique, les jeux radiophoniques connaissent un succès grandissant, les reportages sportifs de font plus vivants, les grands feuilletons (notamment la Famille Duraton) passionnent la France.

Les stations les plus populaires et les plus écoutées sont Radio Cité, Radio Luxembourg, Le Poste Parisien, Radio Toulouse et Radio Normandie.


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