100 ans de Radio

LA RDF DEVIENT LA RTF.
Le passage de la RDF (Radiodiffusion Française) à la RTF (Radio Télévision Française) est le fait marquant de cette année 1949. La télévision française est encore embryonnaire. Son financement est précaire et il a même été question de la confier au secteur privé, seul capable d'assurer son financement. Le sous-secrétaire d'Etat chargé de l'Information de centre gauche, François Mitterrand, est par sa fonction, chargé de défendre le monopole d'Etat de la Radio et de la Télévision. La télévision française, comme la radio, dépendra donc du même organisme, la RTF. Les émissions expérimentales deviennent régulières, les premiers journaux télévisés sont diffusés, mais la zone de réception de la télévision ne se limite pour le moment qu'à Paris. En outre, le nombre de français équipés d'un téléviseur est encore extrêmement faible. Si la télévision est le symbole le plus visible du nouveau sigle RTF, cet établissement public possède une qualité que n'avait pas la RDF : Il dispose enfin d'un budget autonome. Avant la loi du 30 juillet 1949, le financement de la RDF dépendait des aléas de la politique budgétaire du ministère des finances. Ils s'en suivaient des suppressions d'émissions, des décrochages régionaux réduits, des licenciements de masse, des travaux de rénovation du parc d'émetteurs interrompus, par manque ou retard de financement. Désormais la RTF est maîtresse de son budget. En outre, de nouvelles ressources lui son affectées. La redevance sur la possession des postes de radio ou de télévision passe de 500 F à 750 F puis à 1000 F en un an, les stations de radio peuvent aussi diffuser des " émissions compensées ", c'est-à-dire qui font la promotion d'activités nationales ou liées aux collectivités locales, de services publics ou semi-publics. Les PTT, la SNCF peuvent maintenant acheter des campagnes publicitaires sur les antennes du réseau d'Etat. Dans le même ordre d'idées, les émissions promouvant les administrations seront désormais payées à la RTF et non plus diffusées gratuitement. Ces améliorations permettront à la radio nationale de sortir de l'ornière financière dans laquelle elle s'enlisait depuis la Libération. Elles permettront également le développement en 1949 de la troisième chaîne d'émetteurs assurant la couverture du programme " Paris Inter " qui peut maintenant être entendu dans presque toutes les grandes villes de province. Malheureusement la question de la dépendance directe de la radiodiffusion et de son allégeance au gouvernement n'est pas réglée. Même si les journalistes de la radio bénéficient d'un nouveau statut qui les met à l'abri de mutations ou de licenciements abusifs grâce à la création d'une commission paritaire, le gouvernement continue à tenir les rênes de l'information à la RTF.