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DIFFICULTES
FINANCIERES DE LA RDF
L'année
1946 restera
une des plus difficile pour la radiodiffusion française. La
reconstruction du réseau d'émetteurs est loin
d'être terminée et coûte cher. La RDF n'a jamais
bénéficié de dommages de guerre pour les
destructions que lui a infligée l'armée allemande et les
services de la redevance sont encore mal organisés, ce qui
implique un lourd déficit entre les recettes et les
dépenses.
L'année
1945 s'est terminée avec un déficit de 125 millions de
francs. Le budget annuel de la RDF en 1946 est de 2 milliards de
francs. 500 000 francs sont consacrés à la reconstruction
du réseau et seulement 140 000 F sont consacrés aux
programmes, le reste finançant son fonctionnement administratif.
La taxe radiophonique ne rapporte que 1,3 milliard de francs. Toutes
les solutions sont envisagées y compris l'ouverture à la
publicité ou aux émissions patronnées. La presse
condamne la médiocrité des émissions, la
bureaucratie de l'administration, les effectifs pléthoriques, la
multiplication des immeubles, les guerres de chapelle, la mauvaise
qualité technique, l'amateurisme et la main mise du pouvoir
gouvernemental sur l'information. En outre, les changements de
gouvernement entraînent des limogeages au sein de la direction de
l'établissement public et cela ne favorise pas une reprise en
main. Les seules à bénéficier des
difficultés de la RDF sont les stations
périphériques qui retrouvent peu à peu leur
popularité auprès des auditeurs.
L'arrivée du nouveau Directeur Général Wladimir
Porché en mars 1946 va définitivement enrayer la spirale
infernale. Des coupes sombres dans les programmes, la réduction
à 1/2 heure par jour des décrochages des stations de
province, le licenciement de 293 personnes, dont 48 journalistes, la
réduction du nombre d'immeubles de la RDF à Paris qui
passent de 34 à 21 et l'amélioration du service de
perception de la taxe radiophonique font que la RDF termine
l'année 1946 avec un bénéfice de 76 millions de
francs.
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1er
janvier 1946 :
Radio France à Alger est rattachée à la RDF et
l'Algérie devient une nouvelle région radiophonique.
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19
janvier 1946:
Les équipes du Programme National et du Programme Parisien sont
dissociées. Jacques Lassaigne devient Directeur du Programme
National et André Gillois du Programme Parisien. Claude Bourdet
reste à la tête de la RDF.
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26
janvier 1946:
La radiodiffusion est rattachée au Secrétariat d'Etat
chargé de l'Information auprès de la Présidence du
Conseil. Félix Gouin est Président du Conseil et Gaston
Deferre le nouveau Secrétaire d'Etat à l'Information.
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4
février 1946:
Diffusion de l'émission "Plate-Forme 70". Cette banale
émission de fiction, plus exactement de science-fiction, a eu
des répercussions inattendues à la RDF puisqu'elle a
provoqué le limogeage de son Directeur Général.
Plate-forme 70 ou l'âge
atomique.
Feuilleton d'anticipation
écrit par Jean Nocher,
pseudonyme de Gaston Charon (1908-1967)Réalisation : Bernard
Gandrey Rety
Avec : Jacqueline Dumonceau, Pierre Destailles, André Chanu,
Pierre Divoire, Alain Gérard, Alain Roland, Jean Nocher, Gine
Rety.Le
premier épisode, intitulé " la Grande Peur " relate une
catastrophe atomique qui touche le monde entier. Il est diffusé
sur la Chaîne Parisienne le 4 février 1946 à 20h45
et se présente comme un reportage en direct sur les
conséquences d'un accident atomique qui vient de se produire et
dont les conséquences se propagent jusqu'à Paris avec des
pseudo directs des rues de Paris. Aussitôt, sa diffusion provoque
une panique dans le pays à l'image de ce qu'avait
provoqué la "Guerre des mondes" aux USA avant-guerre. C'est du
moins ce qu'en relatera la presse dans les jours qui suivent. Il
semblerait que l'affaire ait simplement été
orchestrée par la presse pour déstabiliser la direction
de la radio nationale. Jean Nocher est suspendu pour 3 mois, la
diffusion du feuilleton est arrêtée et l'onde atomique
atteint son but :Claude
Bourdet, Directeur de la RDF est mis
en congé 3 jours plus tard. Il avait été mis en
place par André Malraux et n'avait pas les faveurs du nouveau
ministre de l'information qui lui succédait, le socialiste
Gaston Defferre. Par ricochets, l'organisation que Claude Bourdet avait
mise en place, avec en particulier, la séparation des directions
de chaînes, sera démantelée. Les uns après
les autres les nouveaux directeurs de chaînes quitteront leurs
fonctions. Jean Guignebert sera à son tour écarté
de la Présidence du Conseil Supérieur. La crise de
succession à la tête de la radio nationale durera plus
d'un mois et se terminera avec la nomination de Wladimir Porché.
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7
février 1946:
Levée de la réquisition de Radio Cité à
Argenteuil et de Radio Bordeaux Sud-Ouest à Cesson.
Claude Bourdet est démis de ses fonctions de Directeur de la RDF
en raison du scandale provoqué par l'émission
"Plate-Forme 70".
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7
mars 1946 :
Jean Guignebert est écarté du Conseil Supérieur de
la Radiodiffusion. Il est mis en congé sans traitement.
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9
mars 1946 :
André Gillois démissionne de son poste de Directeur du
Programme Parisien.
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12
mars 1946 :
Wladimir PORCHE est nommé Administrateur Général
et Directeur Général de la RDF.
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30
mars 1946 :
Jacques Lassaigne est démis
de ses fonction du
Programme National.
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31
mars 1946 :
La
troisième station
de la RDF est lancée en toute discrétion : "le Club
d'Essai" diffuse des émissions sur 214 m OM et n'est audible
qu'à Paris de 12h30 à 13h30 et de 20h à 23h. Ses
programmes ne sont pas publiés et sont plutôt
expérimentaux comme l'étaient les émissions du
Studio d'Essai supprimé en 1945. Lorsqu'une émission est
plébiscitée par les auditeurs, elle est diffusée
sur les deux autres chaînes, le Programme National ou le
Programme Parisien. Jean Tardieu prend la direction de cette nouvelle
chaîne dont le studio et l'émetteur de faible puissance se
trouvent rue de Grenelle à Paris.
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15
avril 1946 :
Les décrochages régionaux de la RDF passent de 2h30
à 30 minutes par jour sur la plupart des stations
régionales en raison des restrictions budgétaires.
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18
avril 1946 :
Les émetteurs du Programme Parisien sont constitués en
chaîne synchronisée.
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20 mai 1946 :
Premières
émissions expérimentales en
Modulation de Fréquence en France entre le 214 rue Raymond
Losserand et le Palais Berlitz, vitrine de la RDF à Paris.
L'émetteur d'une puissance de 500 watts émet tous les
jours de la semaine de 12h à 14h. Si la MF est
déjà bien développée aux USA, sa mise en
place reste relativement couteuse et il faudra encore quelques
années avant qu'elle ne commence à se développer
en France.
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Le premier poste récepteur
MF au Palais Berlitz
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23
mai 1946 :
L'ethnologue Paul RIVET est
nommé Président du
Conseil Supérieur de la Radiodiffusion.
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24
juin 1946 :
Création à Bruxelles de l'Organisation Internationale de
Radiodiffusion.
Le Secrétariat à l'Information se transforme en
Sous-Secrétariat dans le nouveau gouvernement Georges Bidault.
La radiodiffusion est désormais rattachée à Robert
Bichet., Sous-Secrétaire d'Etat à la Présidence du
Conseil, en charge de l'information.
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16
septembre 1946 :
Robert SCHICK est nommé
Directeur de Radio Monte-Carlo
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26
novembre 1946 :
L'ancien Directeur de Radio
Toulouse et toujours Directeur
de Radio Andorre, Jacques Trémoulet, est condamné
à mort par contumace. Cet arrêt sera cassé le 19
décembre de la même année et Trémoulet
acquitté en 1949.
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16
décembre 1946 :
le Sous-Secrétariat d'Etat à
l'Information est
supprimé dans le nouveau gouvernement de Léon Blum. La
Radiodiffusion est rattachée au Sous-Secrétaire d'Etat
à la Présidence du Conseil, Monsieur Albert Gazier.
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31
décembre 1946 :
American Forces Network
Paris cesse ses émissions et
remet l'émetteur de Rueil Malmaison à la RDF.
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STATUTS DE LA RADIODIFFUSION. |
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9
mars 1946 :
Abrogation du décret du 20 septembre 1945 rattachant le Journal
Parlé au Ministère de l'Information. Création du
Conseil Central de la Radiodiffusion à coté du Conseil
Supérieur de la Radiodiffusion Française qui est
réactivé. Le Conseil Central est chargé
d'élaborer un statut de la radiodiffusion
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Stations d'Etat
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Longueurs d'Ondes
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OM : 431,7 m + 24 émetteurs
OM régionaux
OC : 25,24 m, 31,38 m, 31,19 m,
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OM : 386,8 m + 8 émetteurs
OM régionaux
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Stations périphériques
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Longueurs d'Ondes
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GO : 1293 m
OC : 49,26 m
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OM : 395 m, puis 410 m
OC : 48,95 m
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OM : 426 m
OC : 50,17 m, 32,12 m
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Pour les stations régionales
ou locales, voir nos
chapitres consacrés à chaque région.
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SELECTION DE
LIVRES EN RAPPORT AVEC CETTE PAGE : |
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Sources de cette page : |
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- DUVAL René
Histoire de
la radio en France
Alain Moreau
Paris, 1979
- BROCHAND Christian
Histoire
générale de la Radio et de
la Télévision en France
- tome 1 --
Comité d'Histoire de la
Radiodiffusion
La documentation française
Paris, 1994
- PROT Robert
Dictionnaire de la Radio
Presses Universitaires de Grenoble - 1997
- PROT Robert
Précis d'histoire de la Radio & de la Télévision
L'Harmattan - 2007
|
- Revue Radio 1946
- Revue La Semaine Radiophonique
-Revue Mon Programme |
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