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Radio Nuée Bleue est créée en 1982
à l'initiative du quotidien de Strasbourg, les Dernières
Nouvelles d'Alsace. La station doit son nom à la rue où
les DNA ont leur siège et qui abritait déjà avant
guerre les studios de Radio Strasbourg PTT.
En 1984, Un an après
avoir reçu un avis favorable, la station se détache
nettement des autres stations strasbourgeoises par son
professionnalisme et la qualité de ses informations
assurées par la rédaction des DNA. Un sondage
réalisé par l'IPSOS du 22 mai au 8 juin 1984 place RNB en
3ème position des radios les plus écoutées
à Strasbourg juste après Europe 1 et RTL avec un taux
d'audience de 18,6 %. Elle est classée 1ère radio locale
privée de l'agglomération. Elle devance largement la
première de ses concurrentes locales, Canal 15, qui est en
6ème position avec un taux de 3,4 %. Son budget de
fonctionnement est de 2 millions de F. La station s'ouvre peu à
peu à la publicité malgré une législation
très contraignante.
RNB
reçoit son autorisation d'émettre le 22 mars 1985
à condition de se regrouper avec la station du Centre Commercial
des Halles, Radio Centre Halles. Le regroupement sera en fait une
absorbsion de cette dernière. Depuis septembre 1984 elle est
concurrencée localement par l'arrivée de NRJ à
Strasbourg. En juin 85, un sondage IFOP/SOFRES ne la place plus qu'en
6ème position avec un taux de pénétration de 6,9 %
après NRJ (29,1%), Europe 1 (24,3%), RTL (13,8%), et France
Inter (9,4%).
Elle
laissera la place à Europe 2 en 1987.
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juillet
1982 :
Première émission.
mars
1985 :
RNB reçoit une autorisation d'émettre à condition
de se regrouper avec Radio Centre Halles.
1987
:
Laisse sa place au programme d'Europe 2
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A
ces débuts, le programme de la station est essentiellement
musical et entrecoupé de bulletins d'information assurés
par la rédaction du quotidien "Les dernières Nouvelles
d'Alsace". La variété française représente
51 % de la programmation musicale, le rock anglo-saxon 39 %, le jazz
2,5 %, la musique classique 2,5 %, et les musiques diverses 9 %.
Par
la suite, la station développe les émissions
thématiques, les magazines, les jeux à travers une grille
de programme cohérente :
Quatre
grands journaux d'informations internationales, nationales et locales
chaque jour, des flashes, des émissions d'animation en
matinée et l'après-midi, un grand magazine en
début de soirée et des émissions
thématiques le soir (musique classique, littérature,
dialecte alsacien, jazz...).
La
station diffuse également des émissions en direct des
quartiers strasbourgeois : Du "but par but" depuis le stade de la
Meinau, jusqu'aux "rencontres insolites" depuis le bar de l'hôtel
Hilton où elle reçoit des invités. Son ton
professionnel, la qualité de ses informations font de RNB une
radio différente des autres stations locales privées de
l'époque et plus proche du format des radios
périphériques.
Quelques émissions des années 80 animées par Jean-Marie Kienzle :
- Dédicaces : Le samedi matin
- Sieste en sourire : Dimanche après-midi
- Bande Annonce : Les spectacles et les actualité du we : le vendredi de 19h à 20h
- Stammtish : En direct de la foire européenne au kiosque à musique :
interviews, reportages avec ceux qui font l'actualité, poilitiques,
chanteurs...
Autres émissions populaires de RNB :
- Une émission hebdomadaire, sur le cinéma :
animée par René Letzgus (cinéma Le Star et ex Alpha de
Schiltigheim), Michel Cieutat (fac prof cinéma américain et Positif),
Jean-Marie Boehm (Radio-France Alsace), Vincent Rémy (DNA) et Ambroise
Perrin (FR3); ambiance très "le Masque et la Plume"... joutes oratoires
épiques, Letzgus lançait les sujets, Cieutat, Rémy et Perrin
développaient en se liguant contre l'esprit "bien-pensant" de Boehm...
chacun avait ses marottes, ses références (Cieutat = Scorcese; Boehm,
la rédemption; Letzgus, les jolies actrices; Rémy la qualité des
scénarios et Perrin les références littéraires - Flaubert, Perec); de
belles improvisations sur les films que personne n'avait vus et une
propension à adorer les tout petits films "Art et Essais" qui faisaient
10 entrées dans la semaine. Les gros succès débiles commerciaux étaient
démolis au Panzer en 20 secondes, pour avoir du temps d'antenne à
défendre un film turc sous-titré en serbe. Exceptions: le cinéma
américain, Woody Allen, Cassavettes, toujours adulés... Jamais de
"vedettes" invitées, pour ne pas sacrifier à la "corruption
promotionnelle" des distributeurs. Une vraie liberté pour une emission
qui avait un succès franchement remarquable (les journalistes qui y
participaient étaient plutôt connus); et pour le plaisir: jamais un
cachet ni de pige ni de billet gratuit ni même un pot offert par les
DNA !
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