Cette radio de lutte est née à l'initiative de la CFDT à Longwy en plein coeur du bassin sidérurgique lorrain. Après l'annonce par le gouvernement du troisième plan acier qui prévoit la suppression de 22 000 emplois dans la sidérurgie, dont 6 500 dans le bassin de Longwy, toute la région est tétanisée par cette nouvelle. Première réaction : Un immense S.O.S. lumineux est érigé au sommet du crassier qui domine Longwy et qui restera longtemps le symbole de la lutte ouvrière de la région. Dans les jours qui suivent, le 16 décembre 1978, Radio SOS-Emploi diffuse sa première émission pirate, grâce à du matériel prêté par la radio pirate alsacienne "Radio Verte Fessenheim" qui encadrera durant quelques jours les militants CFDT qui n'avaient aucune expérience de ce média. Le syndicat, minoritaire à Longwy, verse 20 000 F pour le fonctionnement de la station et contrôle totalement le contenu des émissions. Néanmoins, il n'est pas obligatoire d'avoir sa carte de la CFDT pour animer ou participer à une émission. Une dizaine de personnes constituent le nœud principal de la station. Contrairement aux autres radios pirates françaises qui sont souvent le fait d'écologistes ou d'intellectuels, SOS Emploi est animé par des ouvriers qui n'ont pas une grande pratique de la technique radio mais encore moins de la prise de parole. Deux émetteurs sont mis en service, un sur Longwy, l'autre sur Longuyon, mais la qualité de réception reste médiocre. En mai 1979, pour faire face à la concurrence de la radio de la CGT, "Radio Lorraine Cœur d'Acier", SOS Emploi met en place un émetteur de 100 watts et diffuse désormais en direct. LCA est brouillée mais SOS Emploi ne l'est pas. Le 17 mai 1979, elle lance un appel à l'antenne pour défendre sa concurrente et mobiliser la population au pied de l'émetteur de brouillage. La manifestation dégénère et la station émet toute la nuit pour rendre compte des affrontements entre les syndicalistes et les CRS. Cette solidarité entre les deux stations trouvera son aboutissement dans une émission commune, diffusée le 11 juin 1979 où les animateurs des 2 radios animeront ensemble une table ronde. Mais cette initiative sera sans suite. Après une interruption des émissions en août 1979, SOS Emploi réémet en septembre, mais cette fois avec l'émetteur de brouillage qui rend ses émissions inaudibles. Les bénévoles de la station persévéreront durant plusieurs mois, mais finiront par baisser les bras et la station cessera définitivement ses émissions à la fin de 1979. Elle restera, pour l'histoire, la première radio syndicaliste française.	16 décembre 1978 : Naissance de Radio SOS Emploi mai 1979 : mise en route d'un nouvel émetteur de 100 watt 17 mai 1979 : SOS Emploi émet toute la nuit durant l'émeute qui a suivi le brouillage de LCA. la police n'hésite pas à tirer sur les fenêtres du studio de SOS Emploi au siège de la CFDT. septembre 1979 : SOS Emploi organise la Réunion Internationale des Radios Libres à Longwy. fin 1979 : La station cesse ses émissions après un an d'existence.
	Le crassier qui domine la ville de Longwy avec son fameux "SOS" Mise en place de l'émetteur dans la clandestinité.
		Ont participé à cette radio : - Félix (Max TISSOT) - Karl
	La première émission de la station est diffusée chaque soir à 19 h et dure une vingtaine de minutes. Par la suite, elle passe à 45 mn et commence à 18h45. Elle est enregistrée sur une cassette et jamais diffusée en direct. Évidemment son contenu est exclusivement consacré à la lutte contre les licenciements du bassin sidérurgique : débats, prises de paroles, positions du syndicat, annonce des actions et manifestations. Une tribune libre y est créée, où pourront s'exprimer toutes les sensibilités allant de la gauche à l'extrême gauche et pas uniquement des syndicalistes mais aussi des reportages dans la rue pour donner la parole aux habitants de Longwy. Par la suite, SOS Emploi, sans perdre sa spécificité, ouvre aussi son antenne à des infos culturelles et artistiques de la région, diffuse un peu de musique (folk, jazz) et des poèmes envoyés par les auditeurs. A partir de mai 1979, la station diffuse des directs. l'émission devient hebdomadaire, le vendredi à partir de 17h45. Elle est constituée de 4 rubriques : - Une rubrique de luttes : vie des entreprises, activités syndicales etc... - Une rubrique plus générale sur les problèmes de notre temps et leurs effets sur le monde du travail. - Une rubrique magazine avec une partie culturelle : vie associative locale, histoire, mode, gastronomie... - une rubrique musicale : chansons engagées.

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- Archives Jean-Marc Printz 
- Communication Locale, Annuaire 83 des Radios Libres, FNRL, février 83
- Photos : Max TISSOT que nous remercions également pour son témoignage.
- Journal L'Insurgé du Crassier n°0, 1 , 2